Ce nom ne vous ai pas inconnu puisqu’effectivement, le Père d’Henri et de son frère ainée Pierre, « Le docteur Pellizza-Duboué fut le premier président de la Section Paloise ».
C’est le début d’une belle carrière pour le jeune Henri PELLIZZA, né le 21 mars 1920 à Pau, parallèlement un très bon joueur de tennis, et qui, s’il est parti vers d’autres horizons (Marseille, puis RCF Paris), obtint ses premières titres de champion de France sous le Club « Jeu de Paume de Pau ».
Son palmarès est éloquent : 33 Titres, harmonieusement répartis sur les trois disciplines SH, DH et DX, et 46 podiums (Or, Argent, Bronze) ce qui en fait le 3ème joueur le plus titré et médaillé du Badminton Français derrière les incontournables Christian BADOU et Viviane BONNAY !
Plusieurs fois sélectionné en EDF, il participa 3 fois à la Thomas Cup, l’équivalent de la Davis Cup en Tennis.
Il lui fut décerné le premier Mérite Fédéral d’ OR en 1998 pour son immense carrière.
Comme toute bonne famille qui se respecte, son fils Jacques PELLIZZA, par ailleurs excellent lanceur de javelot (+ de 70m), fut aussi un bon joueur de badminton, obtenant entre 1954 (junior) et 1970 (senior),
6 médailles dont deux d’argent aux Championnats de France.
​
Témoignage : Lettre du 11 février 1997 d’Henri PELLIZZA,
« J'ai commencé le Badminton à treize ans parce que au Tennis-Club de Pau il y avait un jeu de paume, très fréquenté par les anglais après la guerre 14-18, mais en perte de vitesse vers 1930 et donc inutilisé. Il n'y avait pas la place d'y installer un tennis couvert car il n'y aurait pas eu assez de recul. Un membre du club, monsieur DUPRAT, eut l'idée d'apporter les règles et le matériel pour créer un groupe de trente joueurs environ et, en hiver seulement, nous jouions beaucoup au Badminton.
En 1935 le club reçoit une lettre de la Fédération nous disant qu'ils savaient que nous achetions du matériel. "Ils" nous proposent, faisant une tournée de propagande à Bordeaux et Toulouse de faire un crochet par Pau pour nous faire une exhibition, ou, si nous préférions, jouer contre eux. Nous avons retenu la deuxième proposition et nos six joueurs ont "fichu" la pile aux parisiens.
Jouant en dernier contre le champion en titre LETURCQ, je lui ai mis 15/0-15/0. Bref, ils sont restés deux ou trois jours avec nous !
Quand je pouvais je faisais le plus de championnats possibles, mais il n'y en avait pas beaucoup. Je n'ai jamais perdu en championnat contre un français quand j'ai arrêté les simples, en 1953, à 33 ans, en gagnant le championnat de France en finale contre COTTE en 3 sets. A cette époque les principaux clubs étaient Paris, le Havre et Lyon avec quelques centres comme Pau, en Touraine ou autres pas toujours bien connus. Les joueurs étaient MARRET, BAUDOUIN, MATHIEU, LE RENARD. Il y avait peu de gymnases et pas de public, si ce n'est les parents et amis. Les compétitions étaient souvent patronnées par BABOLAT et MAILLOT qui fabriquaient les raquettes et les cordes, et par Mr. GATHIER, un dirigeant britannique qui était représentant des volants RSL.
En hiver, pendant trois mois nous jouions trois ou quatre fois par semaine, les raquettes étaient en bois.
J'ai croisé de grands champions comme MaCONACHIE qui m'a "fichu" de belles raclées dont je me souviens, des suédois, des danois, des malais, etc.
J’ai été trésorier de la Commission centrale de badminton, à partir de 1946 (alors sous l'égide de la Fédération française de Lawn-Tennis), puis à nouveau à partir de 1978 dans la nouvelle Fédération Française de Badminton
Ce témoignage place les débuts d’Henri PELLIZZA en 1933, deux ans après le retour d’Albert DUPRAT à Pau depuis la capitale, où il était dessinateur de maisons d’édition.
Un article de la revue Smash fait les louanges de ce « mécène exemplaire » qui aurait permis à Henri Pellizza ainsi qu’à son frère Pierre de progresser au tennis, leur offrant ses conseils ainsi que des moyens matériels et financiers destinés à leurs entraînements et à leurs compétitions. À l’époque où de véritables écoles n’existent pas, Albert DUPRAT fait finalement figure, à PAU, de précurseur en la matière : « passionné de technique car il a pris des leçons à Paris et à Bagnères de Bigorre avec Alfred ESTRABEAU, il entreprend sans être lui-même un très grand joueur de compétition d’entraîner les jeunes méritants du club. Il se charge aussi des déplacements, héberge les jeunes dans sa propriété de Bagnères de Bigorre lors des tournois, les pousse à l’entraînement physique sous toutes ses formes et introduit le badminton qui permet de ne pas se rouiller l’hiver, lorsque les terres battues sont inutilisables. Le badminton est donc intégré au programme de préparation des joueurs.
Ainsi, Henri PELLIZZA, bien que numéro 1 français en badminton, n’hésite pas à privilégier le tennis qui d’après son fils, guide sa trajectoire de vie. Il quitte Pau en 1938 pour Paris afin de suivre son frère Pierre, à la recherche de meilleures conditions d’entraînement. Alors licencié à la section badminton du RCF avec qui il obtient de nombreux titres de champion de France, il part dans le Sud en 1942, recruté par le club du Crédit Lyonnais de Marseille qui souhaite reconstruire une équipe de tennis, alors que cette ville ne dispose pas d’installation pour s’entraîner au badminton. PELLIZZA explique ne s’être intéressé au progrès technique en badminton qu’après la Seconde Guerre mondiale alors qu’il le pratique depuis 1935.
Le joueur est présenté en couverture de la revue Smash, en 1949. (J.Grall)
INFOS
Reçoit l’Ordre National du Mérite en 1976 !
A été commissaire général adjoint du Racing Club de France, et fut un temps directeur du Golf de La Boulie.
Membre de l'Association Amicale des Anciens Élèves du Lycée Louis-Barthou de Pau.
Classé pendant douze années consécutives parmi les dix meilleurs joueurs français en tennis
Il fut champion du monde universitaire, champion de France Juniors, Finaliste du Critérium National en 1936.
​