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Le Basket / Histoire

/// Texte de Claude Jouanserre

Sur le plan international et national.

Naissance du basket

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Avant de parler de l’arrivée du basket-ball à Pau, faisons un rapide point sur l’histoire de cette grosse balle orange.

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C’est un Canadien, le professeur James Naismith (photo ci-contre) qui enseignait le sport à l’université de Springfield au Massachussetts (USA), qui inventa cette discipline en 1891. Il s’agissait d’envoyer un ballon rond dans un panier de pêches, situé à 10 pieds (3.05m). Pourquoi cette hauteur ? Tout simplement, c’était la hauteur de la galerie située au-dessus du gymnase. La première rencontre eut lieu le 21 décembre 1891, par un froid glacial, racontent les historiens. C’est en 1892 que les premières règles de ce nouveau sport vont être publiées dans le journal "Triangle", organe interne de cette université. Cette même année, à Hartfort (USA), un certain Lew Allen inventa, à partir de fils de fer résistants, un panier cylindrique qui va remplacer les fameux paniers de pêches. En 1893, le basket va arriver en France grâce au professeur Melvin Ridéout, (photo ci-contre) un Américain "prêté" par Springfield, en attendant qu’un Français soit formé aux rudiments de ce nouveau sport.

Il fit construire un gymnase à l’IMCA de la rue de Trévise à Paris, qui s’appelait alors l’Union Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG). Ce bâtiment fut construit grâce à un financement national du comité Français présidé par le baron André, mais aussi grâce à des dons d’un Américain, James Stokes, qui a fait cela en souvenir de son père, qui était très reconnaissant de l’aide du général Lafayette pour l’indépendance des États-Unis. Ce gymnase, inauguré le 7 mai 1893 qui existe toujours dans le quartier du Faubourg Montmartre, fut le premier au monde où on y jouait au basket. Actuellement, on peut le visiter depuis 2014 lors des journées Européennes du Patrimoine, qui ont lieu vers la mi-septembre de chaque année. Le premier club de basket Français fut le Basket Ball Club de Trévise (BBCT), constitué en octobre 1894.

Le premier match officiel est répertorié le 9 février 1895 aux États-Unis, où les universités vont aider à sa propagande. Le basket sera présenté comme sport de démonstration aux Jeux Olympiques de Saint-Louis (USA) en 1904. En ce qui concerne spécifiquement les féminines, s’il faudra attendre avril 1939 pour voir une équipe se constituer dans notre département (Pyrénéa), ce n’est pas le cas partout en France.

En 1920, la finale du championnat de France féminin a opposé les parisiennes des Hautes Études Commerciales (HEC) à celles du Fémina Sport de Paris. On ne connait pas le nom du vainqueur. Un championnat de France plus officiel est créé pour ces demoiselle en 1921 et le premier vainqueur est Haguenau, face aux Sportives de Paris 18 à 8.

Les Américains débarquent en 1917

Mais pour en revenir au début du basket en France, la guerre de 14-18 a mis un frein à ce sport, mais en 1917 un évènement capital sur le plan national va donner un coup de fouet à celui-ci, c’est l’arrivée des alliés américains. En 1921, une commission basket est créée au sein de la Fédération Française d’Athlétisme. Par contre, dans les Basses-Pyrénées de l’époque, personne ne connaissait cette discipline. C’est en 1923 qu’on peut situer l’an 1 du basket dans le 64. Cette année-là, le préfet des Basses-Pyrénées procède à la nomination de Jean Péninou, un jeune instituteur à l’école publique de Pontacq, dont le directeur est
M. Bignalet. La commune de Pontacq, à la limite du Béarn et de la Bigorre est un chef-lieu de canton Béarnais, dont les deux principales activités sont l’industrie du cuir, avec les tanneries Leuger et Tonon et la fabrication de la chaussure aux usines Fouriscot. Jean Péninou venait de terminer son service militaire en qualité d’officier de réserve, qui lui avait permis d’être admis à l’École Nationale Militaire d’Éducation Physique d’Antibes. Sportif accompli, parmi plusieurs disciplines il a participé à l’initiation du basket-ball, appelé "Balle au Panier" à cette époque.

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1923, le basket arrive dans le département

Dès son arrivée à Pontacq au mois d’octobre 1923, il signe une licence de joueur de rugby à l’avant-garde Pontacquaise qui est une société laïque (à l’époque on ne disait pas club, mais société), alors qu’il existe une autre entité avec le patronage des Papillons de Pontacq, qui comporte du rugby, mais aussi de la gymnastique et la clique. La rivalité sportive s’est naturellement développée et déborde parfois suivant les circonstances de la vie publique, qui divise ainsi une partie de la population Pontacquaise. Du côté d’Orthez on connaîtra les mêmes problématiques quelques années plus tard, entre l’Élan Béarnais et l’Union Sportive Orthézienne.

Dès la fin de la saison de rugby 1923-1924, afin d’éviter une certaine oisiveté à ses camarades, Jean Péninou proposa la création d’un nouveau jeu afin de maintenir la condition physique, celui de la Balle au Panier ! Dans son journal qu’il écrivit à 82 ans, il relate d’une manière alerte et pittoresque, la construction du terrain de basket et certains aspects de la vie communale à cette époque.    

 

1925, Jean Péninou quitte Pontacq

Pour des raisons familiales, Jean Péninou est muté à l’école publique de Gelos, laquelle est dirigée par Pascal Garrocq. Ce dernier est également le président fondateur de la société sportive "La Gélosienne". Pascal Garrocq accepte d’emblée l’initiative de son adjoint pour la pratique de ce nouveau sport qui arrive d’outre-Atlantique. Un terrain de basket est constitué dans un champ appelé "Le Pradeau", qui deviendra plus tard un terrain de sports communal. Les panneaux et les cercles furent fabriqués par la carrosserie Bourg, située rue du 14 juillet à Pau. Mais il fallait au moins une équipe d’une autre société pour créer une certaine animation sportive !

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1926, Naissance du basket à Jurançon

Une société sportive avait été créée pour la pratique du rugby à Jurançon par M. Lalanne, le directeur de l’école publique. Son adjoint L. Maufinet, sur les conseils d’un certain Jean Péninou, créa à son tour une équipe de basket à l’Avenir de Jurançon, qui comprenait les frères Isabal, Jean et François Ballentine, Heugas, Fourcade, Monié et Larrouy. Ce qui permit des rencontres amicales avec la Gélosienne et bien entendu un terrain vit le jour sur le côté Ouest de la place du Junqué, à l’endroit où se trouve l’actuelle mairie. Il semblerait donc que les premiers matchs dans notre département opposaient ces deux équipes, Gelos et Jurançon. Avec l’autorisation de l’Inspection Académique, des exhibitions eurent lieu lors des fêtes de l’école publique mais aussi lors des fameux lendits scolaires, créés par le docteur Philippe Tissié (1852-1935), dont un stade porte son nom, tout près de la gare de Pau (nous en reparlerons plus loin). Le basket naissant ne pouvait trouver un meilleur champ pour la diffusion de cette discipline.

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1927, le basket pointe son nez à Pau

À cette époque, la Balle au Panier avait déployé en France une sorte de toile d’araignée, où la multiplication de sociétés augmentait progressivement. Des championnats étaient organisés dans le cadre de la Fédération Française d’Athlétisme, qui avait la tutelle du basket. Dans notre région, l’athlétisme était dirigé par la Ligue dite des 3B (Bigorre, Béarn, Basque). Le bureau était formé par trois personnalités du monde sportif et le président Charles Lagarde, avait également la présidence de la section athlétisme de la Section Paloise, et il était aussi le représentant de la Fédération de Gymnastique et Sportive de France (FGSPF).

Pour la petite histoire, celui-ci avait représenté la France aux Jeux Olympiques de 1908 à Londres et à ceux de 1912 à Stockholm, pour le lancement du poids. Par la suite, Charles Lagarde présidera aux destinées de la Section Paloise omnisports pendant de nombreuses années. Le secrétaire général était Roger Nancy de la Section Paloise également et le trésorier général Henri Terré, commerçant bien connu sur la place de Pau avec sa boutique "Le Bazar Terré", située en haut de la rue des Cordeliers, où se trouve maintenant la galerie Joffre. Henri Terré était aussi le président de l’Union Pyrénéennes des Patronages, qui prendra une place importante plus tard dans le paysage par ses bons résultats sportifs dans notre département. Déplorant que certains athlètes dès la saison terminée ne maintenaient pas leur condition physique par une autre activité sportive, Charles Lagarde décida de créer au sein même de la section athlétisme de son club, une sous-commission de basket. Malheureusement pour lui, il n’eut pas le succès escompté !

1928, début de la Section Paloise

Voyant que ça stagnait, Roger Nancy eut l’idée de recruter des joueurs au sein des Comptoirs du Sud-Ouest, maison de gros sur la place de Pau, dont il était l’un des responsables. Il sollicita plusieurs jeunes employés, lesquels acceptèrent de tenter cette expérience de ce nouveau sport. Il faut les citer, certains occuperont de hautes responsabilités dans le futur comité des Basses-Pyrénées.

Il s’agit de Simon Bacarisse, Jean Maisonbielle, Jean Rey, Jean Daubin, Jean Marion, Louis Barrot, Auguste Latour, Gérard Pucheu et Jouandoudet. Hormis Jean Marion, qui dans le cadre de l’Union Pyrénéenne fut un ardent propagandiste dès le début du basket dans les patronages, tous les autres se groupèrent autour de Simon Bacarisse, au sein de la Section Paloise. Un terrain de basket fut édifié au Stadium de la Gare de Pau, en prolongement des tribunes populaires, à côté du canal Heïd. Il fallait un leader, il fut vite trouvé en la personne de Simon Bacarisse. Animateur incomparable, c’est grâce à son dynamisme que le basket se développa dans les Basses-Pyrénées. Fonceur inébranlable, que nul obstacle ne rebutait, limité par les moyens financiers et dans bien des cas par l’incompréhension au cours des premières années, il sut insuffler aux dirigeants et aux joueurs la foi nécessaire et l’amour du basket. Il fut le premier à affronter avec son équipe des clubs extérieurs au département chaque fois que cela fut possible, notamment des équipes de Bordeaux et Toulouse. Hormis ces deux grandes métropoles, peu nombreuses étaient les équipes régionales de basket. Heureusement, il y avait dans le cadre de la FFA des championnats nationaux d’Honneur et d’Excellence. La Section Paloise obtint la qualification en championnat d’Honneur et une progression très sensible se manifesta au cours des rencontres officielles et amicales, qui se déroulèrent avec des clubs de qualité. Aussi elle exerça dès 1931 une supériorité qui se prolongea pendant quelques années, sur les équipes en formation dans le département.

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À l’instar de son ami Charles Lagarde, Henri Terré, avec l’aide de Jean Marion cité plus haut, s’efforçait d’implanter le basket dans les patronages, appliquant les désidératas de la FGSPF, où la basket était en pleine expansion. Il faut dire que les cours des patronages en général, se prêtaient admirablement du fait de l’exiguïté, pour les dimensions d’un terrain de basket. C’est ainsi que la cour du patronage de l’AS Bourbaki de Pau vit fleurir deux panneaux de basket. Il en fut de même au terrain de football du chemin Laherrère à Pau (actuellement avenue de Saragosse). D’autres panneaux furent plantés sur des terrains herbeux !
La Section Paloise vint faire un match d’exhibition lors de la kermesse du patronage Bourbaki, qui avait à cette occasion, formé une équipe avec des footballeurs. Ces derniers, tout en pratiquant aussi l’athlétisme, utilisaient les panneaux du chemin Laherrère pour leurs distractions.

Inlassablement, Jean Marion par sa qualité de secrétaire de l’Union Pyrénéenne, proposa avec insistance aux dirigeants des patronages la formation d’équipes de basket, appuyé en cela par le président Henri Terré. Ce n’est qu’après maintes difficultés et la réticence de certains patros en 1931, que la réussite de son action se concrétisa par la formation d’équipes de basket aux Bleuets Notre-Dame de Pau, Bourbaki et bien d’autres dans le département.

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Une école privée Américaine s’était établie à la sortie de Pau sur la route de Tarbes, en réalité sur la commune de Bizanos en 1925, dans la villa prénommée "Park Lodge", dont le directeur était Henry Aytoun Dresser. Le parc comportait un terrain de basket à l’usage des élèves d’origine anglo-saxonne, car il faut se rappeler que la ville qui a vu naître le bon roi Henri, est restée longtemps sous influence Britannique, même si cette école fut créée par des Américains. Des relations sportives amicales s’établirent avec la Section Paloise, alors que les élèves de cet établissement pratiquaient un basket plus élaboré par certaines règles américaines. Les matchs amicaux entre les deux formations furent bénéfiques aux joueurs sectionnistes.
Il en fut ainsi pour les autres clubs, qui eurent tous d’excellents rapports durant la présence de cette école dans le département. Messieurs Dresser père et fils, furent d’excellents éducateurs et directeurs de jeu (arbitres) et contribuèrent judicieusement et bénévolement par l’arbitrage, à l’application et la connaissance des règles de jeu.

Ainsi, par des voies différentes, Simon Bacarisse et ses camarades, et d’autre part Jean Marion, avaient consolidé la pénétration du basket dans les Basses-Pyrénées en général et à Pau en particulier. Grâce aussi à la tutelle bienveillante des dirigeants de la Ligue des 3B, Charles Lagarde, Roger Nancy et Henri Terré.

1932, une ère nouvelle s’ouvre

En 1932, un comité de basket provisoire de la Ligue des 3B, situation territoriale, fut constitué avec l’élection des membres présents à l’unanimité, dont beaucoup de Palois.

Le siège était situé au café Riche, 68 rue d’Étigny à Pau.

Président : Henri Terré

Secrétaire général : Simon Bacarisse

Trésorier général : Jean Marion

Membres : Pascal Garrocq, Louis Barrot, Jean Rey, Jean Daubin, Robert Dumon, René Cazenave.

Ainsi fut créé le point de départ de ce qui deviendra plus tard le comité départemental des Basses-Pyrénées, afin de faciliter son adhésion au sein de la nouvelle Fédération Française de Basket Ball (FFBB). 

Une longue période d’organisation administrative, sportive et surtout de prospectives se développera au cours de plusieurs années, même si cela se fera avec bien des aléas. Le "nerf de la guerre", c'est-à-dire les moyens financiers, se révèlera d’une carence endémique. 

Une équipe fut créée au sein de l’Immaculée Conception de Pau, mais elle fut éphémère. Au mois de mars 1932, au Palais des Pyrénées de Pau a lieu le premier match de basket féminin dans les Basses-Pyrénées, entre Académia championnes du Sud-Ouest et Ennège de Bordeaux le finaliste malheureux. Elles firent match nul 23-23. En lever de rideau de cette rencontre, la Section Paloise avait battu une sélection régionale 51 à 38.

Vers les années 1929-1930, un lieu apparu à Pau, lequel devint au cœur des vieux Palois, presque légendaire tant il concentra pendant des années la vie sportive et publique de la cité. C’était le Palais des Pyrénées, situé en plein cœur de la ville, place Clémenceau. Celui-ci fut construit en 1929 par M. Lillaz, sur le terrain de l’ancien couvent des Ursulines. Il est constitué par deux immeubles parallèles dans le sens Nord-Sud. À l’origine, avant d’être rehaussé, les deux bâtiments étaient reliés par une coupole couverte, située dans la partie médiane. Cette coupole avait l’avantage d’être fermée à volonté par de larges portes vitrées. Jamais à court d’idées, Simon Bacarisse, appuyé par Charles Lagarde et Henri Terré, obtint de la Société Immobilière du Béarn (SIB), l’autorisation de procéder à l’organisation de matches de basket. Avec la bienveillance de M. Arfeuille le directeur de la SIB et le concours de M. Halbourg responsable de l’entretien, le basket palois obtint une large utilisation de la coupole pendant les années 1929-1951, bénéficiant de conditions locatives très privilégiées.                                                                

La fidélisation d’un public fut dans les débuts très difficiles, malgré la venue à Pau d’équipes de qualité, que ce soit des rencontres officielles de la FFBB, du comité des Basses-Pyrénées ou de la Section Paloise. De très belles confrontations nationales et internationales se déroulèrent au Palais des Pyrénées jusqu’à la suppression de la coupole en novembre 1951. Certes, le terrain de jeu fut sujet quelques fois, surtout en championnat de France, à des réclamations. Les adversaires se plaignaient que les dimensions minimales autorisées 24 x 13, n’étaient pas respectées. Seule la longueur était valable, mais la largeur n’était que de 12,85 m, il manquait 15 centimètres ! Les piliers de la coupole étaient aussi pointés du doigt car trop près de l’aire de jeu, mais dans l’ensemble ces inconvénients étaient acceptés par la plupart des clubs. Le fait de jouer dans un cadre intéressant, à l’abri des intempéries, permit des nocturnes de basket en plein centre-ville de Pau. Chaque fois, le problème financier de ces organisations paraissait insurmontable, et pour y palier, Simon Bacarisse avait eu l’idée d’organiser des bals après les matches. L’élan était donné, la coupole devint un lieu idéal pour diverses manifestations publiques et sportives. On y organisa des bals, des réunions publiques, sportives telles que de la boxe, du catch, de la lutte et aussi du rink-hockey !

Ce lieu était devenu le centre de diverses manifestations de la ville de Pau, l’endroit où il fallait être !

Le basket Palois au fil des ans

Le 21 septembre 1934 a lieu l’assemblée générale extraordinaire de la Ligue des 3B à Pau, pour travailler sur l’organisation de la propagande du basket auprès des journaux locaux et régionaux. Les responsables en ont profité pour lancer un appel aux municipalités rurales pour le développement du basket dans leurs communes. Pour info, cette saison-là, le coût de la licence était de 4 Frs.

4 mai 1935 : finale de la coupe Henri IV entre la Section Paloise et Bourbaki (34-31).

Lors du conseil municipal de Pau du 12 août 1937, il fut voté la décision de construire un terrain de basket sur la place de Verdun. Celui-ci sera utilisé par les écoles Marca, Henri IV et Gaston Phoebus, pour un coût d’environ 73 500 Frs, dont 80% avaient été financés par l’État. Par contre, le conseil avait refusé la construction d’un préau-vestiaires, car la commission plénière avait estimé que ce dernier détruirait l’esthétique de cette place !

Le 23 avril 1939, début du basket féminin dans le 64 avec Pyrénéa Sport et premier match amical au vélodrome de Pau (au stade Philippe Tissié), entre Pyrénéa et les Hirondelles de Montréal (Gers). Dans cette équipe de débutantes on retrouvait Anne-Marie Ouf, qui quelques années plus tard deviendra internationale et capitaine de l’équipe de France, alors dirigée par Robert Busnel.

Cette saison se termine par l’assemblée générale des 3B à la Maison Doré à Pau, mais surtout avec une mobilisation de certaines classes, qui est le prélude d’évènements graves. Lesquels commencent à perturber la vie de la Nation et des milieux sportifs, par le rappel sous les drapeaux de certains jeunes.
Le basket n’y échappera pas !

Le 24 décembre 1939, d’heureuses circonstances font que plusieurs joueurs de la Section Paloise sont en permission. Un match est alors organisé au Palais des Pyrénées, dont le prix d’entrée est fixé à 2 Frs, afin d’aider des joueurs nécessiteux.

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Il n’y avait dans les années 30 qu’un seul club de filles, celui de Pyrénéa implanté à Pau. C’est alors que le 9 janvier 1941, lors d’une réunion organisée par la Fédération Sportive de France (FSF), représentée en Béarn uniquement par des équipes masculines, qu’il va être décidé de créer des clubs féminins de patronages. C’est l’abbé Soubies, aumônier des patronages masculins du Béarn, qui soumet un projet de fondation du Rayon Sportif Féminin, appellation qu’il propose pour un nouveau championnat de filles. À cette réunion, participaient la Jeunesse Agricole Chrétienne, la Jeunesse Indépendante Chrétienne avec Maïsette Santé et Mimi Brau-Tapie, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne avec Irène Cazaux, les Âmes Vaillantes avec Marie de Gaillande et les Guides de France avec Geneviève Antony. L’abbé Soubies demanda alors à Maïsette Santé de prendre la responsabilité de la création d’équipes sportives dans chaque paroisse de Pau et des environs. Après des sessions de monitrices du Rayon Sportif Féminin, plusieurs sociétés ont vu le jour, parmi lesquelles on retrouvait : Les Pâquerettes du Béarn (Élan Béarnais Orthez), l’Arc en Ciel de Notre Dame (Bleuets et plus tard USB) avec Maïsette Santé, l’Avenir de Bizanos, l’Envol à Billère, l’Espoir St Julien de Pau avec Raymonde Fourcade, le Flambeau St Jacques (Bourbaki) à Pau avec Jacqueline Wetcheder et Charlotte Poublan, la Flèche St Martin à Pau avec Irène Cazaux (qui plus tard rejoindra l’USB), Maïté Ribaut et Maïté Chelle, les Grappes de Jurançon, la Vaillante de Gelos, les Pâquerettes de Lescar, les Hirondelles d’Arzacq, les Jehanne d’Arc d’Oloron, l’Essort Joyeux à Pontacq, le Rallye à Morlaàs, l’Irrintzina à Mauléon, mais aussi d’autres à Artix, Garlin, etc.

 

Cette initiative de ce prêtre, est synonyme d’un coup de fouet extraordinaire pour le lancement du basket féminin, mais aussi un ballon (sans jeu de mot) d’oxygène pour les jeunes filles de cette époque. On assistera à la formation de toutes ces équipes, dont l’équipement avec la jupe obligatoire, fit sensation un certain temps. Puis l’habitude arriva !

La Ligue des 3B créa une nouvelle coupe Handicap, nommée challenge Loze, alors que l’Union Pyrénéenne créa la coupe Vermorel, du nom d’un joueur des Bleuets et de Bourbaki, tué au combat en 1940. Lors de cette saison 1941-1942, naquit la section basket à l’ASPTT de Pau, avec une équipe masculine dirigée par
M. Bergeron et une autre féminine entraînée par Mme Kastié.

 

Pour débuter la saison 1943-1944, un match amical féminin eut lieu au Palais des Pyrénées de Pau, entre les filles de Pyrénéa qui étaient championnes des Pyrénées la saison précédente et le Championnet Sports de Paris, finaliste du championnat de France également l’année précédente. Ce sont les Paloises qui l’emportèrent après une rencontre très serrée et passionnante, sur le score de 43 à 42. Lors de cette saison, plusieurs rencontres hommes et femmes eurent lieu en nocturne au Palais des Pyrénées.

Le 1er mars 1944, la FFBB crée un critérium du jeune basketteur, pour les jeunes nés en 1927 et 1928. Les Basses-Pyrénées vont organiser cette première compétition les 11 et 12 mars, avec la présence de 12 candidats. C’est Maurice Desclaux de la Section Paloise qui l’emporta largement avec 119 points, devant Louis Cagneaux des Bleuets Notre Dame de Pau avec 91 points et Gérard Dumont de la Section Paloise avec 90 points. En finale régionale, Maurice Desclaux va encore gagner avec 137 points et se qualifier pour la finale nationale à Paris. Malheureusement, à cause des transports difficiles à cette époque, notre Palois qui avait de grandes chances de l’emporter, ne put s’y présenter.

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Durant cette même saison, dans un souci de regroupement, l’abbé Soubies dont on a déjà parlé ultérieurement, a décidé de réunir les meilleures joueuses des clubs des paroisses qui avaient vu le jour lors de la saison 1940-1941, en une seule entité, afin d’avoir une équipe de bon niveau à Pau, au lieu que chacun bataille de son côté, dans sa chapelle si l’on peut dire. C’est ainsi que l’Arc en Ciel Notre-Dame de Pau, de part ce ralliement, allait devenir l’Union Sportive Béarnaise (l’USB). Sur le plan sportif, ce fut une réussite extraordinaire, d’autant plus que ces demoiselles pouvaient bénéficier à ce moment-là d’un entraîneur exceptionnel avec Jean Sémériva, issu de l’école militaire du Hameau. Ces jeunes filles et jeunes femmes, avant l’arrivée des garçons de l’Élan Béarnais, connurent pour un club des Basses-Pyrénées le plus beau des palmarès entre les années 1948 et 1964, avec des titres nationaux (championnats et coupes) des patronages, tant en juniors qu’en seniors, sans parler de ceux récoltés dans le département et dans la région.

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Le 5 novembre 1944, le comité des Basses-Pyrénées organisait le 2e critérium du jeune basketteur. Ce fut Louis Cagneaux des Bleuets Notre-Dame de Pau qui l’emporta, lui qui avait été 2e l’année précédente. À la deuxième place on trouva Marcel Sudre de la Section Paloise, alors que Leplàa des Bleuets de Pau complétait le podium. 

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Au cours de cette saison 1944-1945, création du Club Athlétique des Dauphins de Pau, avec une équipe féminine qui ne tiendra qu’une dizaine d’années, avec malgré tout une montée au niveau national en 1952, et une équipe masculine composée uniquement de moniteurs de l’école du Hameau. 

Avant que ne commence officiellement la saison 1945-1946, des matches amicaux sont organisés aux mois de juillet et septembre au Palais des Pyrénées de Pau, avec tout d’abord la venue de Championnet Sports, champion de France 1944-1945, avec sa pléiade d’internationaux commandés par Lesmayou, avec aussi Gravier, Girardot, Chevallet et d’autres. Ils avaient rencontré une entente Paloise composée de Paul Labourdette, Maurice Desclaux et Jean Blanchot de la Section Paloise, Maurice Crouzet et Tressière de Bourbaki et Louis Cagneaux, Félix Fauveau, Van Erom et le capitaine Jean Sémériva, tous les quatre des Bleuets Notre-Dame de Pau. Ce fut un immense succès populaire malgré la large victoire des parisiens 59 à 17. Le 19 septembre, Bourbaki organisa aussi une rencontre entre une sélection paloise et le Center University, qui en réalité était une sélection de joueurs américains, dont les troupes étaient stationnées dans la région. Les militaires d’Outre-Atlantique l’emportèrent 96 à 31. On retrouve encore des traces de ce type de rencontre le 28 février 1946, toujours au Palais des Pyrénées de Pau, mais cette fois-ci entre une équipe de l’US Army basée à Captieux, face à une sélection du Béarn. Cette même année, le Palois Simon Bacarisse sera nommé délégué au conseil général de la FFBB.

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Pour cette fin de saison, un grand tournoi de Pâques féminin fut organisé par le comité départemental avec des équipes du département, mais aussi d’ailleurs, comme celles de Marseille, Toulouse, Angoulême et Lutèce Olympique de Paris. Un concours de pronostics fut organisé pour les différents résultats à partir des demi-finales. 2 000 Frs de gains pour les demi-finales, 1 000 Frs pour la finale, pour ceux qui donneraient les vainqueurs. Une coupe d’une valeur de 10 000 Frs était offerte à l’équipe gagnante, par un généreux anonyme. Les demi-finales et la finale eurent lieu au Palais des Pyrénées de Pau et en finale les joueuses de Pyrénéa battirent celle du Nautique de Bayonne, sur le score de 20 à 15. Sur le plan sportif, ce tournoi fut un succès. En ce qui concerne l’hébergement des équipes, il y eut quelques difficultés passagères, il ne faut pas oublier que le pays était encore dans le rationnement total. Pour l’anecdote, M. Langlois, journaliste parisien dont son épouse était joueuse du Lutèce Olympique (équipe qui faisait partie des favoris de ce tournoi), sûrement mauvais perdant, écrivit un article tendancieux dans la presse parisienne sur l’accueil des Palois. Une réponse fut faite par l’intermédiaire de la presse paloise de l’époque, malheureusement, nous n’en n’avons plus aucune trace. 

Saison 1946-1947

Dès le début de cette saison, le 17 octobre, va se dérouler un incident qui ne pourrait plus se produire à notre époque. En championnat de France, la Section Paloise a battu le Toulouse Université Club 24 à 22. Seulement, une péripétie survint pendant cette rencontre. Le capitaine de Toulouse, l’international Michil, déposa une réclamation en demandant aux arbitres d’arrêter cette partie, car celle-ci se jouait alors que la journée était sombre. De plus, il arguait que l’heure solaire officielle du coucher du soleil était dépassée. Le plus fort, c’est que cette réclamation fut admise par la FFBB, le match fut rejoué avec la victoire de Toulouse ! Autant vous dire et vous le constaterez plus loin, quand ces deux formations se rencontreront les années suivantes, ça sentait plus que la poudre !

Le 19 décembre 1946, comme chaque année maintenant, toujours au Palais des Pyrénées de Pau, une sélection paloise a rencontré le Sparta de Prague. Ces derniers l’ont emporté sur le score de 50 à 24. D’après les commentaires des présents, les joueurs Tchécoslovaques (puisqu’à ce moment-là le pays s’appelait la Tchécoslovaquie) l’ont emporté grâce à leur grande taille. Vous vous imaginez, certains mesuraient entre 1.85m et 1.95m ! Des géants à l’époque.

Le 2 mars 1947, le comité reçoit une lettre de la FFBB pour annoncer la sélection en équipe de France de la joueuse de Pyrénéa, Anne-Marie Ouf. Cette sélection rejaillit sur toutes les basketteuses du comité, mais aussi sur son club, car ce fut la première féminine internationale du comité 64. Le 16 mars, cette équipe de France l’emportait face à la Belgique 28 à 24 et Anne-Marie Ouf avait joué 35 mn sur 40 !

Le même mois, le comité a organisé son désormais traditionnel critérium, qui fut remporté par Bouhot de Bourbaki Pau.

Cette même année, en finale du championnat régional d’Excellence de Guyenne, les filles de Pyrénéa l’emportaient face au Sporting Club Bordelais 27 à 23, ce qui leur permettait d’accéder pour la saison suivante en championnat de France.