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Gibanel Robert


///  Texte : Yves Coup et Marc Bruno

Robert Gibanel, né le 6 juillet 1932 à Jurançon (64), il débuta sa carrière  de cycliste  en 1950.  Après s'être fait remarquer chez les amateurs lors de la Route de France 1955, où il survola l’étape de Pau, après être passé en tête au Tourmalet et Aspin…

Le Jurançonnais s’était illustré pour la première fois au plus haut niveau en 1955 en étant sacré Roi de la montagne de la Route de France, à l’issue de sa victoire dans l’étape Loures-Barousse - Pau.

Suite à cette performance, il participa à deux Tours de France dans l’équipe du Sud-Ouest en 1956 et 1957.

Durant ces années au plus haut niveau, il côtoya des champions comme Coppi, Kubler, Bartali, Gaul, Bobet, Anquetil, Van Looy

Sa première grande boucle l’a fait connaître du grand public. En effet, malgré une modeste 73e place au général, à près 3 heures du vainqueur Roger Walkowiak, il reçut à son retour à Pau un accueil triomphal par une foule compacte. En 1957, à l’occasion de la 1re victoire sur le Tour de Jacques Anquetil, le dénouement de la course fut beaucoup moins heureux pour le Béarnais. Victime d’une fracture du fémur, sur chute, lors de la 5e étape Roubaix - Charleroi, il fut contraint à l’abandon.

 

Durant ses longues semaines d’immobilisation, il va réfléchir aux aléas du cyclisme. Une fois sur pieds, Robert Gibanel décide de reprendre une licence d’indé, pour pouvoir écumer les grandes courses régionales richement dotées.

 

Les années qui allaient suivre, furent les plus belles de sa carrière, se permettant souvent de battre les pros. Robert Gibanel restera jusqu’à sa retraite, un des maitres de la catégorie. Robert, s’est certainement trop vite démoralisé, après sa chute dans le Tour 1957, il a toujours regretté d’être retourné chez les indés.

Ce coup du sort marqua la fin de sa carrière au plus haut niveau alors qu’il avait été repéré peu de temps plus tôt par Micky Wiegant, directeur sportif de l’équipe Helyett pour devenir le capitaine de route d’Anquetil.

Il se classa notamment 5ème du Tour du Roussillon et vainqueur du Grand Prix de Belvès en 1960 (vainqueur d'une étape), 2ème du Circuit des cols Pyrénéens en 1961.

Le cyclisme pro lui ayant apporté plus de déboires que de satisfactions, il reprit ensuite, peut-être à regret, une licence de coureur indépendant, et se distingua dans toutes les grandes courses régionales où ses qualités de très bon grimpeur, très rapide aux arrivées et excellent rouleur firent merveille.

Hélas le Pau Vélo Club, où il était licencié, opposa un véto à cette proposition car elle l’aurait empêché de porter ensuite le maillot de la sélection régionale. Conscient d’avoir raté la plus belle opportunité de sa carrière, il demanda l’année suivante son déclassement afin de retrouver le circuit régional.

Un retour à l’échelon inférieur qui fut plus que remarqué puisqu’il remporta 50 bouquets de 1958 à 1963.

La déception de sa carrière : une « panne de jambes » dans le Soulor. 

Au total, il compta 120 victoires, et 276 podiums en 8 ans de carrière.

Dans son livre paru en 2017, intitulé « Le tour de ma vie », Robert Gibanel y racontait ses joies et ses désillusions. Parmi ces dernières, il évoquait notamment sa grande déception du Tour de France 1956, lors de l’étape Bayonne-Pau. Une étape qu’il avait cochée sur son agenda. Échappé en compagnie de Charly Gaul dans la côte de Louvie, il s’écroula ensuite dans l’ascension du Soulor en raison d’un bidon "mal digéré". Il termina finalement à Pau à la 61e place.

Sans ce bidon maudit, il était persuadé qu’il aurait fini dans le top 10 devant ses supporters dans la capitale du Béarn. Dans le final de cette étape, il restait en effet avant l’arrivée sur la Haute-Plante la montée de la côte Marca … qu’il montait chaque jour pour aller à son travail. Il était persuadé que ce jour-là personne ne lui résisterait, fort de l’effet de surprise qu’il s’était préparé.

Sa carrière terminée, il deviendra propriétaire d’un grand magasin de cycles. Attiré par l’art, il sera un sculpteur réputé, réalisant de nombreuses expos. Avec son  épouse Ginette et son fils, il avait bâti, au pied des coteaux de Jurançon, sa propre maison et constitué un magnifique parc boisé peuplé de très nombreux animaux,  domaine où sa grande gentillesse et son sens de l’accueil firent sa réputation.

 

Humble et modeste de caractère, homme de cœur, Robert Gibanel a passé sa vie à jeter des petits rayons de bonheur dans la vie d’autrui. Victime des blessures de la vie, des destins qui séparent, sur les dernières années de son existence, il s’était fragilisé. Il est décédé le 28 septembre 2021 à Jurançon où il était né le 6 juillet 1932. Durant et terminée en 1963 il porta les couleurs des clubs de : U. C. Artix, Pau Vélo Club et Cyclo Club béarnais : "Tu vas manquer à beaucoup de monde Robert, adieu l’Artiste".

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