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Le Pau Golf Club


///  Texte de Jean-Louis Maffre

Golf Pau

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créé en 1856 par les colonels

Anstruther et Hutchinson, lord Hamilton,

le major Pontifex et l’archidiacre Sapte

Un peu d'histoire

La légende prétend qu’en 1814 des militaires de l’armée de Wellington auraient créé, après la bataille d’Orthez, un golf dans la plaine de Billère, le long du Gave. Ils seraient revenus vingt ans plus tard. 

 

Plus certainement, lorsqu’en 1842  le livre d’Alexandre Taylor (On the curative influence of the climate of Pau and mineral waters of the Pyrénées on disease), traduit par Patrick O’ Quin, a fait de Pau une station climatique hivernale à la mode outre-Manche, le Pau Golf-Club disposant de 9 trous est officiellement créé en 1856 par les colonels Anstruther et Hutchinson, lord Hamilton, le major Pontifex et l’archidiacre Sapte. Il s’agit du premier golf du continent organisé sur le modèle de celui de Saint-Andrew en Écosse ouvert lui-même en 1400. Sont plus anciens, 18 golfs en Grande Bretagne, 2 en Inde et quelques autres aux États-Unis et en Australie. Puis sont créés dans le département ceux de Biarritz en 1888 et Saint-Jean-de-Luz en 1893. Le club dispose à cette époque de terrains loués pour 35 francs par an à la commune de Billère et à des fermiers. La Plaine  est à cette époque un centre sportif pluridisciplinaire accueillant cricket, polo, tir aux pigeons et 6 courts de lawn-tennis. (Yves Caillé, Pau Golf Club, Le St Andrews du Continent). Ce dernier déménage au parc Beaumont avant de voir ses courts s’installer au Bois-Louis sur terre battue. Puis le cricket et le polo disparaissent. 

Organisation et fonctionnement

Le Pau Golf-Club est dirigé par un comité d’administration de neuf à douze membres, élus annuellement dont les deux premiers sont renouvelables tous les ans lors de l’Assemblée générale. Il est dirigé par un Captain (président) élu pour un an et  rééligible après une année vécue sans cette responsabilité. (Dès 1909, cette restriction disparaît.) Il est assisté d’un honorary secretary (secrétaire général).  Jusqu’en 1907 et l’élection d’un Français, le baron de Longueuil, ce sont tous des Britanniques. En 1908, un premier président américain, J.H. Wright, est nommé. Le postulant masculin à l’entrée au club doit être présenté par un "parrain", une  femme par deux "marraines" dont l’une appartient obligatoirement au comité.

Les membres votent pour ou contre cette admission à l’aide d’une machine à voter (visible aujourd’hui au Club-House de Billère) en introduisant une boule blanche marquant l’acceptation ou une noire pour un refus. La présence d’une seule boule noire entraîne le rejet du candidat : celui-ci est donc "blackboulé".

En 1875, dès qu’elles sont admises à pratiquer ce sport, les femmes bénéficient de leur organisation particulière. Le club est composé de membres honoraires "de droit" - le préfet, le général commandant la place de Pau, les maires de Pau et de Billère – et de membres actifs payant une cotisation mensuelle de 100 francs pour les messieurs, 40 pour les dames. Il existe aussi des abonnements mensuels de 50 et 20 francs, et hebdomadaires d’un montant de 15 ou 17 francs selon le sexe. Les non joueurs appartenant à la famille d’un membre peuvent aussi l’être à l’année ou souscrire à la semaine. Garçons et filles de moins de 18 ans bénéficient quant à eux de tarifs plus modestes, à la saison ou au mois. On peut aussi accéder au statut de "souscripteur à vie" pour 1 000 ou 500 francs selon qu’on est un homme ou une femme. Pour donner une idée de ce que représente financièrement l’appartenance au Club, il faut savoir que le salaire journalier d’un bon ouvrier varie à l’époque entre 4 et 5 francs.  

D’une trentaine de membres en 1860, le Pau Golf-Club passe à 140 en 1890 et 350 en 1900. L’objet du club, à part réunir dans une activité sportive commune les membres de la haute société britannique, de faire se rencontrer dans une atmosphère à la fois conviviale et guindée des gentlemen et des ladies, désire reconstituer leur style de vie traditionnel. C’est pourquoi est rédigé un règlement particulièrement strict définissant un mode de conduite tant intérieur qu’extérieur.  Il prévoit notamment que, "pour fouler le gazon de Billère", les messieurs doivent se présenter en costume-cravate et les dames en crinoline…

On connaît des tenues féminines plus adéquates pour lancer un swing, et c’est pourquoi ces dames se contenteront longtemps de putter…  

Dès 1880, le Club dispose d’un professeur, le premier en France, en la personne de Joseph Lloyd. En tant que "résident professionnel", il passe en Béarn la saison d’hiver puis se rend l’été aux États-Unis. En 1886, il se fixe définitivement à Pau où il poursuit son activité jusqu’en 1925. Il donne des leçons payantes pour 4 puis 5 francs tout en disposant d’un atelier et d’un magasin dans les installations du club. Il y confectionne des clubs, des balles, et répare le matériel endommagé.  Jusqu’en 1900, les clubs sont en bois d’hickory, en fer par la suite. (Y. Caillé, op. cit.)

Au départ, en Écosse, les balles sont en bois de hêtre. Plus tard, elles sont en cuir de taureau, de cheval ou de mouton à coutures intérieures et bourrées de crin de vache. Puis, en 1848, est utilisé la gutta-percha, une résine d’arbre malais assouplie par trempage dans de l’eau chaude avant d’être moulée. John Lloyd forme un caddy, Dominique Coussies, qui devint assistant professionnel en 1893.  Une quarantaine de caddies – qui portent les clubs à la main ou sous le bras jusqu’à la création du premier sac de golf en 1879 par le fabricant de toile à voile Westward Ho !  Club – sont recrutés parmi les garçons de la plaine de Billère. Ils portent un numéro et travaillent par roulement afin d’assurer un revenu à chacun. Ils sont en relation avec le comité part l’intermédiaire de 5 représentants élus pour un an. 

Cette organisation structurée  s’explique par le fait que, "au début, cette aubaine avait attiré à la Plaine une nuée de voyous, encourageant le vagabondage parmi les jeunes gens, plus heureux de passer une bonne journée en se baladant dans la Plaine  que de travailler dans un atelier comme apprentis. 

Mais petit à petit une sélection s’est faite et aujourd’hui, les caddies forment une corporation de braves garçons,  dont  plusieurs sont des Golfers remarquables.

Sur les conseils et avec l’aide de M. A. de Lassence, ils ont fondé une "Société de Secours mutuel" pour le cas de maladie. » (Pau Gazette du 10 avril 1898)  Comme ils ne peuvent se réunir dans le Club-House, leur siège est situé au café d’en face. Pour un parcours de 18 trous en compagnie d’un homme, ils touchent 1,50 franc, 1 franc pour une dame.  Loués à la semaine, ils sont payés 15 francs pour deux parcours quotidiens ou 9 francs pour un seul.  Le droit de jouer leur est accordé avant 9 heures et le soir.

Avec D. Décamps (La vie sportive à Pau de 1900 à 1920, Thèse de 3e Cycle, Pau, 1979) nous pouvons remarquer que  "le sport n’est pas l’objectif essentiel du club". En effet, comme nous l’avons noté plus haut, c’est un lieu de rendez-vous mondain : breakfasts et lunches arrosés y sont à l’honneur, tout comme le five o’clock…  

 

Au début, de nombreux  tournois et compétitions sont régulièrement disputés en janvier et février, puis de décembre à mai ensuite : la Hamilton Gold Medal créée en janvier 1857 par le duc de Hamilton, le Captain’s Prize, l’Anstruther Shield, la Médaille d’Or de la Ville de Pau à partir de 1880,  la Sir Victor Brooke’s Cup en 1908… Un premier tournoi professionnel est organisé en février 1896. Des rencontres Pau-Biarritz ont aussi lieu régulièrement en février puis en mars : la Coupe Kilmaine, disputée en deux manches, l’une à Pau et l’autre à Biarritz, se termine  habituellement par un grand repas au Cercle Anglais. 

 

Des problèmes récurrents concernant le montant du loyer et l’entretien du parcours perturbent la vie du club. En 1884, le Captain sollicite l’aide de la municipalité paloise auprès des édiles de Billère pour renouveler le bail qui expire en novembre. Alors qu’il s’élevait à 35 francs en 1860 et 500 à ce jour, la municipalité de Billère demande 2 000 francs ! Cela est jugé par le club comme une "somme que nous sommes unanimes à déclarer non raisonnable et entièrement disproportionnée aux ressources dont nous disposons".  (Archives communautaires, 3R1/1)

Après de nombreux courriers échangés par les maires, il apparaît que le Conseil municipal de Billère ne peut supprimer le droit de passage et de pacage des éleveurs comme cela avait été demandé. Il reste en outre ferme sur le montant du loyer pour un bail de seulement  trois années : "Ces étrangers si fortunés en général et qui bénéficient si largement des agréments que leur donne notre contrée ne pourraient-ils pas prendre à leur charge une plus grande part des dépenses nécessaires à leurs distractions ?" demandent-ils. Cela  débouche cependant, après d’âpres négociations, sur un bail courant jusqu’au 1er novembre 1904 pour 1 800 francs par an. La Ville subventionne le club à hauteur de 500 francs, le reste étant payé par les sociétaires du golf et du lawn-tennis (Journal des Etrangers du 31 décembre 1885).  

En février 1904, le nouveau bail, qui devait être signé avec la municipalité paloise et non plus avec le Pau Golf-Club, mentionne un loyer s’élevant à 2 000 francs par an pour 18 années. Des discussions s‘ouvrent aussi à propos des droits de pacage. Mais la demande du Pau  Golf-Club de faire signer le bail à la municipalité paloise et de  lui sous-louer le terrain, si elle est acceptée par les édiles palois, est refusée par ceux de Billère qui, lors du Conseil municipal du 7 mars, ont "décidé à l’unanimité (…) que le renouvellement du bail de la Plaine se fera comme d’habitude avec la Société du Golf-Club". Celle-ci se plaint encore que "le passage du bétail sur les terrains préparés à grands frais autour des trous du golf est une source non seulement de dépenses incessantes mais de grande gêne pour le jeu, car une vache peut en quelques minutes faire des dégâts qu’il faut plusieurs jours pour effacer". (Archives communautaires, ibid.)   

Pour satisfaire une fréquentation que l’exiguïté du terrain dérange, éviter "des dangers qui ont une influence défavorable sur la réputation du golf de Pau, et qui empêchent un certain nombre de personnes de venir pendant l’hiver pour se livrer à ce divertissement". (ibid), celui-ci doit être étendu.

Un nouveau bail, à compter du 1er novembre 1904, est ainsi signé pour 18 ans "pour tous les jeux excepté le polo" (ibid.)  L’interdiction totale de pacage aurait coûté au club 1 000 franc de plus mensuellement. N’ayant pas cédé aux exigences de Billère, il doit accepter la présence de bétail du 1er avril au 30 novembre. 

Devant les difficultés financières rencontrées, le club, pour obtenir le doublement de sa subvention de 2 500 francs, utilise le moyen qui sera systématiquement repris par d’autres sociétés : le rappel de l’intérêt qu’a la ville à l’existence du Golf-Club : "si ces jeux venaient à perdre leur importance nous verrions beaucoup de visiteurs déserter Pau pour Biarritz et d’autres stations hivernales". 

Il relève en outre, en passant, que 15 000 francs sont alloués au Pau-Hunt… Une allocation de 4 000 francs est ainsi obtenue à laquelle s’ajoute une somme "extraordinaire" de 1 000 francs pour travaux supplémentaires. C’est peu car, à elle seule, la défense contre l’érosion provoquée par les nombreuses crues du Gave nécessitant l’établissement de digues et de fascines a coûté 33 000 francs entre 1890 et 1903. Les subventions municipales varient jusqu’à descendre à 3 000 francs en 1912 pour être ensuite rétablies à
4 000 "en reconnaissant une fois de plus les services que le Golf-Club rend à la prospérité de notre station d’hiver". (Ibid.)  

Cadre et installations

Extensions et aménagements du parcours et des bâtiments vont se succéder jusqu’à nos jours. Sur le terrain permettant de jouer tout l’hiver en raison de sa composition alluviale, est dessiné et tracé un parcours de 9 trous par W. Dunn senior, architecte, fabricant de balles et de clubs. Il aurait été porté à 14 puis à 18 en 1860 pour une longueur de 3,5 miles (on parle par ailleurs de 5 485 yards à partir de 1875).

Les  avis divergent parmi les auteurs s’étant intéressé à la question. Pour certains, il fallut attendre 1880 pour bénéficier des 18 trous, et des recherches dans les archives du club nous apprennent que 3 nouveaux trous sont ajoutés aux neuf d’origine en 1875. (Pau Golf Club, 1856-2006).

Au départ, un abri de bois sert de vestiaire. En 1885, la municipalité de Billère désire vendre ces terrains, mais la loi interdit de le faire à des étrangers. (Y. Caillé, Pau Golf Club, le St Andrews du continent).  

Par l’intermédiaire de la municipalité paloise, elle signe donc un bail emphytéotique. Celui-ci laisse un droit de pacage à six propriétaires du 15 avril au 15 octobre. Huit vaches et un cheval par propriétaire sont autorisés. Ce bétail crée de nombreux dégâts dont il a été question et oblige à protéger les greens par une clôture. En 1860, un abri est loué pour servir de vestiaire, auquel succèdent en 1875 un bâtiment plus vaste et des toilettes. Au fil des ans, des améliorations sont apportées car il faut lutter contre la concurrence de Biarritz qui possède un parcours depuis 1888. 

La pratique du golf interdite jusqu’alors aux dames ayant été accordée en 1875, nous l’avons relevé, elles disposent en 1877 d’un parcours de 9 trous au nord de celui des hommes, à l’emplacement des courts de  tennis et du terrain de football actuels. En 1897, il est prolongé jusqu’à la ligne de chemin de fer et restera en activité jusqu’en 1941, date à laquelle il servira de potager au 18e Régiment d’infanterie. 

En 1880 est construit un Club-House en dur offrant salons et restaurant au confort anglais. Pau Béarn Pyrénées décrit les installations en ces termes : "Un joli Cottage avec de nombreux salons sert de lieu de réunion et on peut parfaitement déjeuner à la Plaine sans être obligé de rentrer chez soi. Les links sont à environ trente minutes à pied du British Club ; on y accède par le boulevard des Pyrénées, la terrasse et le parc du château Henri IV, constamment en vue du splendide panorama des Pyrénées et de la vallée du Gave".  Un service de cabs fonctionne aussi entre le Cercle Anglais de la place Royale et le Club-House.

En 1889,  la Société du Golf-Club achète  deux petites maisons et le terrain attenant. Puis, l’année suivante, les bâtiments sont reliés entre eux et un salon de lecture pour dames est aménagé. (Y. Caillé op. cit.)

Un terrain est loué à Mme Barinque pour 9 ans à compter du 1er janvier 1894 pour 260 francs par an. Cette même année voit l’achat du terrain de tir aux pigeons voisin de M. Lissonde (voir l’album sur le tir aux pigeons) afin d’étendre le domaine. En 1895 est installée une cuisine, et la salle à manger des messieurs est agrandie.  En 1898, une aile est consacrée aux dames avec restaurant, salon de lecture et toilettes. 

Pau Gazette du 10 avril 1898 décrit ainsi les installations : "Le Chalet réunit tout le confort désirable, salon de lecture et de réunion, bibliothèque, cabinets de toilette, vestiaire, séchoir, placards où chaque membre garde ses effets. Téléphone reliant le club au Cercle Anglais de la ville". En 1900, le club achète une île, aménage ses terrains vers l’ouest et modifie les obstacles.  

À la fin du XIXe siècle, "le Golf est pour nos hôtes d’hiver, la distraction favorite, une institution quasi nationale (…) Nous savons tous que d’Amérique, d’Angleterre, des golfers intrépides se rendent à Pau uniquement pour les séductions de la Plaine de Billère", affirme le Journal des Etrangers du 25 mars 1894. Le "Golf-Club de Pau et la Plaine sont célèbres dans tous les pays de langue anglaise", renchérit Pau Gazette le 10 avril 1898. 

Au XXe siècle, le club se trouve toujours en butte aux problèmes qui ont perturbé les présidents successifs. "Chaque renouvellement des baux de terrain entraîne des négociations difficiles (…)  En 1964, la question se pose : le golf va-t-il disparaître?" (Pau Golf Club 1856-2006)

Car il est question de le remplacer par un important projet immobilier (Ibid.).

Renseignement pris, le décret mentionné au Journal Officiel du 14 juin 1941  précise que "les terrains de sport (…) ne sont ni désaffectés, ni constructibles".  Un siècle d’Histoire ne sera donc pas détruit au grand soulagement des membres du club et de la municipalité. De nouveaux aménagements sont réalisés en 1986, un nouveau Club-House dans les années 90…  

Tournois et compétitions sont toujours organisés, comme des compétitions interclubs avec des équipes françaises et espagnoles.  Les "Coupes anglaises" se perpétuent : Mac Dona, Mac Nab, Sir V. Brooke, Pontifex, Captain Prize, Hamilton Gold Medal. 

En 1976 est organisé sur place le championnat de France professionnel pour le 120e anniversaire du club. Du 24 au 26 septembre 1998, le PGA European Tour est doté par ELF Aquitaine. Parmi les grands champions  qui concoururent à Pau nous ne citerons que J.M. Olazabal, Jean Van de Velde et Jean Garaïalde. Des équipes masculines et féminines représentent le Pau Golf-Club, benjamins-minimes, seniors A et B. (Pau Golf Club, 1856-2006). 

Les femmes au Golf

L'histoire révèle que la première lady golfeuse fut Mary, reine d'Ecosse, en 1563, publiquement vilipendée pour avoir joué au golf quelques jours après le meurtre de son époux lord Darnley.

La place des femmes au golf est encore un sujet délicat. A Pau, comme en Ecosse, leur présence sur et autour du parcours est vue avec beaucoup de scepticisme si ce n'est d'hostilité. Mais là comme ailleurs, elles se battent durement pour faire reconnaître leur droit. Le Pau Ladies' Golf Club est crée en 1877 et géré par un comité séparé. En revanche, la secrétaire du golf des dames est nommée tous les ans par le comité du PGC (hommes). Dans le même temps, bien sûr, est créé le Ladies'course de neuf trous qui leur est réservé. Certaines d'entre elles sont invitées à rejoindre le parcours des hommes. Le nombre des joueuses est important au début du XXe siècle où elles sont très actives au sein du club.

Les ladies organisent leurs propres compétitions, bien souvent en match play.

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Miss Newall & Miss Pontifex

© Collection Pau Golf Club

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