Sur le plan national.
La naissance du Bataillon de Joinville
Avant d’aborder l’explication concernant la présence de « Joinville » à Pau le Hameau et de son passage de 1941 à 1966 au sein de trois établissements militaires successifs, intéressons-nous d’abord à l’origine de cette prestigieuse Ecole ainsi qu’à ses missions premières reconnues dès la deuxième moitié du XIX ème siècle dans tout l’hexagone puis plus tard dans le monde entier.
Sa naissance : Elle est actée au cours de l’année 1852, lorsque l’Empereur des Français Napoléon III décide par décret impérial du 15 juillet de créer une Ecole militaire pour l’Armée impériale. Fondée par le Ministère de la guerre, elle est implantée à Joinville-le-Pont dans le département du Val de Marne. Ses objectifs sont multiples. Il s’agit d’une part de promouvoir la pratique de la gymnastique dans l’ Armée, de former d’autre part des maîtres d’armes et d’escrime ainsi que des instructeurs pour les corps de troupe. Mais la mission ne s’arrête pas là.
La gymnastique étant rendue obligatoire à partir de 1880 dans tous les établissements publics notamment à l’Ecole primaire et la France ne disposant d’aucun centre spécialisé pour former les enseignants, l’Ecole militaire s’attache à préparer les instituteurs au rôle d’éducateur physique de la jeunesse. Différentes méthodes sont expérimentées au sein de cet établissement qui devient une référence pour l’organisation générale de l’éducation physique en France. Le sport entré timidement à Joinville, boxe, escrime, natation, canotage, cyclisme, conduit vite à un partage entre la pratique d’une gymnastique patriotique pour une préparation guerrière et celle d’un mouvement sportif naissant aux idées pacifiques et d’épanouissement de l’homme.
A partir de 1919, l’Ecole entraînera des athlètes de haut niveau.
1912 : l’Ecole connaît une réorganisation très prometteuse.
1914 : Elle doit fermer ses portes à cause du conflit de la 1ère guerre mondiale.
1916 : Elle rouvre sous le nom de : "Centre d’Instruction Physique"
1919 : Elle devient : "Ecole normale militaire de gymnastique et d’escrime"
1927 : Elle se nomme désormais : "Ecole supérieure d’éducation physique"
Elle publie un règlement général qui constitue le fondement de la méthode française d’éducation physique.
Hélas, la déclaration de la deuxième guerre mondiale en 1939 disperse les joinvillais et entraîne la disparition définitive de l’Ecole.
L'école de Joinville
L’œuvre de l’Ecole de Joinville s’est donc partagée entre l’Armée et la société civile, mais c’est la Nation toute entière qu’elle a servie puisqu’elle a été à l’avant-garde du développement de l’éducation physique et du sport. L’Ecole de Joinville c’était l’apprentissage de la pédagogie, la recherche de la perfection et de l’harmonie gestuelle, le goût de l’effort et de la performance dans le dépassement de soi. C’était dans l’esprit d’une Ecole magistrale la mise en oeuvre d’une formation de cadres sportifs sélectionnés, façonnés par d’authentiques pionniers de l’Education physique, détenteurs de connaissances alors disponibles et des valeurs qui leur étaient attachées. Son esprit s’est perpétué dans d’autres institutions et en particulier au sein de son héritière directe la Fédération nationale des Joinvillais (site national : https://www.joinvillais.com) à laquelle le Comité Nouvelle - Aquitaine (site régional : https://www.comite-aquitaine-des-joinvillais.fr) est affilié. Elle est placée sous le patronage des Ministères de la Défense, de l’Education nationale, de la Santé et des Sports et du Secrétariat des anciens combattants. Elle est agréée du Ministère des Sports et de la Vie associative, ayant obtenu également le label « Terre des Jeux 2024 » pour cet évènement planétaire qui aura lieu dans 2 ans.
Après ces nécessaires explications, une question traverse l’esprit de chacun de nous : pour quelle raison le Commandement militaire français dirigé alors par le Général de Lattre de Tassigny héros de la seconde Guerre mondiale, compagnon de la Libération élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume
(décédé le 11 janvier 1952), a-t-il retenu la cité d’Henri IV située à plus de 700 kilomètres de Joinville-le-Pont pour que « cette Ecole de Joinville » renaisse sur ce lieu ?
Il faut y voir 4 plausibles et bonnes raisons dans ce choix ô combien important pris dans la période si délicate que traversait notre pays .
1- L’Armée à ce moment-là était propriétaire du Camp du Hameau de Pau.
2- La situation géographique de la ville :
La drôle de guerre se terminant en juin 1940 et le territoire français étant séparé en deux par une ligne de démarcation, Pau se trouvait « en zone libre ».
3- Pau était et aujourd’hui plus encore une ville très sportive possédant de remarquables équipements de toutes sortes à partir du XIX siècle.
4- La Ville a été « précurseur » en matière d’aviation notamment militaire en Aquitaine depuis le début du
XX ème siècle avec l’ouverture d’écoles au Pont Long qui ont été bien utiles à la formation de nombreux jeunes pilotes lors du premier conflit mondial.
"Joinville" s'installe à Pau le Hameau (1941-1966)
L’Ecole Supérieure d’Education physique de Joinville située à Joinville-le-Pont ferme ses portes
le 3 septembre 1939. Elle renaît de ses cendres dans un faubourg de Pau appelé le « Hameau » où le gouvernement de l’époque décide d’ouvrir en septembre 1941 :
L'école d'instruction militaire sportive E.I.M.S. (1941-1944)
Celle-ci était placée sous le commandement du lieutenant-colonel Albinet. Elle était chargée de l’élaboration d’une méthode d’instruction militaire par des procédés sportifs.
Son but : préparer des cadres qui l’enseigneraient à leur tour à leurs camarades de corps de troupe.
Pour en dispenser les cours , le lieutenant-colonel fit appel à d’anciens joinvillais encore disponibles car tués, blessés et prisonniers étant nombreux. Ceux qui purent rejoindre Pau apportèrent leur magnifique moral et leurs solides connaissances militaires sportives par la haute conscience professionnelle qui firent la renommée mondiale de Joinville. Cette école dont la méthode enseignée s’inspirait de la méthode
George Hebert fonctionnera durant 13 mois.
3 stages de formation de cadres seront organisés pour une durée de 5 mois réunissant 84 officiers,
455 sous-officiers et caporaux . Cette période fût interrompue en 1942 par l’invasion allemande sur tout le territoire français.
Un épisode civil
La dissolution de l’Armée française cette année 1942, entraîna la transformation de l’Ecole en Centre Régional d’Education Générale et Sportive, organisme civil CREGS (puis CREPS en 1946) ayant pour objectif notamment la formation des instituteurs jusqu’en 1944.
Ecole nationale d’entraînement physique militaire
E.N.E.P.M. (1945-1953)
L’école renaît à la libération. L’ENEPM retrouve ainsi sa vocation militaire placée sous l’autorité du lieutenant-colonel Duranthon. Le lieutenant-colonel de Fornel lui succédera en 1946 nommé par le Général de Lattre de Tassigny l’ayant remarqué lors d’une inspection . Cet officier supérieur à l’envergure impressionnante, formé à la vieille école, bâtisseur infatigable, ayant pratiqué le cross-country dont il remporta un titre de champion de France laissera une trace indélébile lors de son passage à Pau.
Dès son arrivée, il fît entreprendre d’importants travaux dans tous les domaines. Des baraquements neufs vont augmenter la capacité d’accueil de l’ENEPM. Sa très forte personnalité va marquer les esprits avec la volonté de donner un caractère plus sportif à la formation des cadres et des soldats. La philosophie de cette école est la mise en acte de l’Esprit de Joinville. Pau renoue alors avec les principes et les valeurs qui ont fait le prestige avant-guerre de l’Ecole supérieure de l’Education physique.
1947- Projet de construction d’un stade olympique
Considérant que les terrains de jeux, d’exercice, de concours sont insuffisants, le lieutenant-colonel
de Fornel estime absolument nécessaire de construire un stade olympique avec une piste de 500 mètres encadrant un stade omnisports avec vastes tribunes d’honneur d’une capacité de 25 000 places.
L’endroit retenu faisait partie de la plaine marécageuse du Pont Long où les Ossalois venaient faire paître leurs troupeaux, certains disent de temps immémoriaux.
1948 - Démarrage des travaux
Pour cela, le lieutenant-colonel de Fornel mit à contribution tous les cadres officiers, sous- officiers ainsi que de nombreux engagés venus passer leur brevet de moniteur d’éducation physique militaire. Ce projet particulièrement ambitieux exigeait des moyens financiers importants. Or au sortir de la guerre les caisses de l’Armée étaient plutôt vides. Qu’à cela ne tienne. Chacun se mit à piocher, pelleter, ratisser, couler du béton au gré de l’avancement des différents chantiers. Les stagiaires de l’école y jouèrent les terrassiers, maçons, chargeurs du sable du Gave dans des camions militaires aidés en cela par la Mairie de Pau, les relations entre le lieutenant-colonel et le Maire de l’époque Louis Sallenave s’avérant excellentes.
A cela s’ajouta une aide de la part des forces vives de l’économie béarnaise sous forme de sacs de ciment et le prêt gratuit d’un bulldozer. Les équipes mises à contribution furent payées en permissions, en nourriture fournie par une ferme locale. Lors de ce chantier titanesque avec sa piste cendrée ceinturant le stade olympique omnisports, sa vaste tribune d’honneur et sa série de plans inclinés, des tonnes de béton ont été nécessaires. Pour se procurer davantage de ciment, les cailloux et le sable provenant donc du gave , le lieutenant-colonel eut l’idée de financer ce matériau en utilisant les qualités athlétiques et artistiques de trois joinvillais. Au cours de nombreuses représentations données en faveur du public béarnais mais aussi basque, trois spécialistes « du main à main » utilisant leur force pour produire de la beauté étaient payés en « monnaie de ciment ». Chaque représentation permettait de gagner 4 à 5 sacs livrables.
1949 - Le stade olympique de 500 m à Pau le Hameau
9 octobre 1949 : Inauguration magistrale du stade du Hameau, 30 000 Spectateurs sont venus y assister.
Dans la tribune d’honneur abondamment garnie, de très nombreuses personnalités civiles et militaires avaient fait le déplacement aux côtés du lieutenant-colonel de Fornel commandant l’ENEPM : plusieurs Généraux, le Préfet des Pyrénées atlantiques, le Maire de Pau Louis Sallenave, les Consuls d’Espagne et de Suède, le Procureur de la République, deux sénateurs, des élus de tous bords ainsi que de très nombreux représentants d’institutions, de Fédérations. Nous ne pouvons ici tous les citer tant la liste s’avère longue.
C’est le général d’Alselme qui eût l’honneur de couper le ruban tricolore ouvrant ainsi officiellement l’accès au nouveau stade. Suivit un défilé de plus d’un millier d’athlètes qui pénétrèrent sur les lieux pour venir se ranger devant les tribunes, précédés de quatre cliques militaires et fanfares. Les hommes alignés, deux moniteurs hissèrent les couleurs tandis que retentissait la sonnerie au « Drapeau » suivie de la Marseillaise.
On assista ensuite à un nouveau défilé des athlètes du Hameau, de sportifs appartenant à de nombreux clubs et amicales de la région, de l’Equipe de France militaire, du détachement des Troupes aéroportées parachutistes et des danseurs basques d’Oldarra.
Les spectacles qui suivirent furent également de toute beauté devant une foule de trente mille spectateurs enthousiastes qui purent assister à des sauts de 6 parachutistes de l’Etap largués de l’avion dans le ciel avec la présence de l’adjudant Léo Valentin recordman du monde de chute libre sans inhalateur.
L’athlétisme fût également à l’honneur avec des épreuves internationales. Le gratin français était présent accompagné de quelques étrangers de très bon niveau. 60 athlètes dont 20 militaires s’affrontèrent dans 10 épreuves composées de sprints, de demi-fond et de sauts. Dans le 800 m, le favori Marcel Hansenne médaillé de bronze aux championnats d’Europe en 1946 était devancé par Schwetta qui l’emporta devant le suédois Bergkwist. Dans le 100 m, Etienne Bally champion de France à 6 reprises , 2 fois sur 100 m et 4 fois sur 200 m s’imposera avec panache, renouvelant un peu plus tard sa performance sur 200 m l’éclaboussant de toute sa classe. Le stade disposant de 5 plateaux de lancers et de 6 sautoirs, les spectateurs purent assister également à des moments de forte émotion avec la présence de spécialistes de saut en longueur, à la perche et de saut en hauteur. D’ailleurs, les fans du saut en hauteur allaient être les témoins d’un duel particulièrement acharné entre 4 prétendants à la première place. Au final, la victoire reviendra à Thiam Papa Gallo avec un saut à 1.99 m nouveau record de France. Ce même athlète sera à nouveau champion de France en 1950 avec un nouveau record à 2.03 m , puis en 1954 et 1955.
Le close combat était également invité avec des démonstrations réalisées par les moniteurs, les phases de combat apportant des réponses aux agressions de face, de côté ou bien par l’arrière.
En fin de programme, les équipes à 11 et 7 joueurs de handball de Villemonble -sports gagnante de la Coupe de France et l’Asptt Paris se livrèrent à une lutte passionnante dans un match alerte clair et plaisant. Cette discipline peu connue au sud de la Loire a intéressé un public enthousiaste.
Une formidable réussite
Non seulement le colonel de Fornel et toute son équipe ont démontré qu’ils étaient de formidables bâtisseurs, la foule ravie pouvant découvrir la remarquable qualité des installations mais ces militaires ont également prouvé qu’ils étaient d’excellents organisateurs lors de cette magnifique inauguration dotée d’un programme des plus attrayants.
Remise de don
Après l’inauguration du stade, le lieutenant-colonel de Fornel remit la somme de 546 710 francs en faveur des sinistrés des Landes et Gironde victimes en cours d’année de « l’incendie des Landes » qui avait fait 82 victimes.
Ce stade olympique somptueux de 500 m connaîtra l’année suivante en 1950 ses heures de gloire avec l’arrivée de la 10 ème étape du Tour de France cycliste Bordeaux-Pau longue de 202 km gagnée par
Marcel Dussault après une échappée de 190 km en solitaire et le départ le lendemain de la 11 ème étape Pau-Saint Gaudens de 230 km remportée par Gino Bartali devant Louison Bobet. Lors de cette même année, eut lieu le premier match de rugby disputé par l’Equipe de France militaire et les Combined Services britanniques. En 1951, l’Armée de l’Air et de Terre s’affrontèrent lors d’un match de rugby à XV.
1953 - l’ENEPM est transférée au Fort Carré d’Antibes
A partir de 1954, les terrains seront graduellement utilisés par la Ville de Pau afin d’accueillir des associations sportives en plein essor économique.
Les installations de Pau furent occupées de 1956 à 1963 par le Centre d’instruction du 18 ème RCP composé d’un état-major, de la CCS et d’une compagnie d’instruction.
Ce stade fût également utilisé par la suite de temps en temps pour des rencontres de renommée nationale et internationale dans des disciplines comme le rugby, le football.
Groupement interarmées de Pau (1963-1965)
En 1963, Pierre Mesmer alors Ministre des Armées décide de créer une Ecole interarmées d’entraînement physique et des sports avec un groupement sportif à Joinville et Pau. Certains voulant la disparition du Bataillon de Joinville pondent une note à l’attention du secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux sports
Maurice Herzog en proposant sans succès de détacher les 400 athlètes militaires du Bataillon de Joinville et de les mettre à la disposition de la Jeunesse et sports, le but étant de faire des économies de budget.
Le colonel Francis Potter alors chef du service interarmées de l’EPS met en oeuvre la toute nouvelle Ecole Interarmées d’entraînement physique et de sport dont un groupement sportif interarmées s’implante au Hameau le 1er mai 1963 pour une durée de 2 ans. Le drapeau du 18 ème RI lui est confié.
Le commandant Coumetou en prend le commandement. C’est le chef de bataillon Goulven Stephan qui lui succèdera en mars 1964.
Il aura donc fallu attendre dix ans avant de voir les sportifs retrouver leur place à Pau où s’installe aussi l’Ecole des Troupes aéroportées. Pau devient le Centre où les appelés de l’Armée de l’air et de la Marine font leurs classes. Ils y pratiquent des sports d’été. Une section cycliste comptant dans ses rangs quelques futurs cadors de la bicyclette y est créée.
Pourquoi avoir choisi ce lieu ?
Il convient d’en trouver les raisons dans l’enchaînement favorable d’évènements, de décisions militaires prises au plus haut sommet de l’Etat sans oublier que Pau disposait depuis 1949 d’infrastructures sportives remarquables avec ce stade olympique de 500 m ceinturé par une piste cendrée de très grande qualité.
Les autorités militaires ont retenu ce site du « Hameau de Pau » à partir de 1963 jusqu’en 1966 pour accueillir de jeunes appelés « joinvillais » afin d’accomplir pour une faible partie d’entre eux uniquement les classes, pour la grande majorité restante leur service militaire dans sa totalité soit 16 mois tout en assurant à chacun d’excellentes conditions d’entraînement dans le domaine de leur sport pratiqué à ce moment-là.
L’effectif total habituel de la caserne de 1963 à 1966 s’élevait annuellement aux environs de 180 joinvillais
« appelés » . Et comme il y a eu 2 contingents présents qui se sont succédés au cours de cette période , chaque soldat accomplissant 16 mois de service militaire , ce sont aux alentours 360 joinvillais qui ont fréquenté ce site.
Ces jeunes recrues en âge d’accomplir leurs obligations militaires venaient des quatre coins de France. Ils faisaient partie en grande majorité (à 90 %) des meilleurs licenciés issus de grands clubs sportifs français affiliés aux différentes Fédérations concernées. C’est ainsi que beaucoup de sports étaient représentés dans cette garnison paloise : pour n’en citer que quelques-uns : le judo, la boxe, la lutte gréco-romaine, la gymnastique le rugby, le cyclisme sur route et sur piste, l’athlétisme (marteau, saut en longueur, saut en hauteur, triple saut, perche, poids, javelot, lancer du disque, épreuves de vitesse sur piste), le ski de piste, le football, la natation, l’hippisme, le handball, le parachutisme (à l’ETAP).
Quelques noms connus : Chadefaux (marteau), Carrière (boxe) Sarrote (lutte), Noble et Rodriguez (rugby), Watteau et Lech (football), Guillot Bernard (cyclisme sur route).
Mais aussi : Présence de futurs grands champions dans les disciplines suivantes :
Cyclisme sur route :
Lucien Aimar, vainqueur du Tour de France en 1966.
Jean-Pierre Danguillaume, vainqueur de 7 étapes dans le Tour de France.
Raymond Delisle : champion de France de cyclisme sur route en 1969, vainqueur de 3 étapes.
Cyrille Guimard : champion de France de vitesse en 1970, champion de France de cyclo-cross en 1976, vainqueur de 9 étapes dans le Tour de France.
Cyclisme sur piste :
Daniel Morelon : 8 fois champion du Monde sur piste, 3 fois champion Olympique.
Pierre Trentin : champion du monde et 2 fois champion olympique de vitesse sur piste.
Natation :
Jean Pommat : 8 fois champion de France de natation sur 50 m, 8 fois du 100 m , 6 fois du 200 m papillon,
6 fois sur 200 m nage libre et 400 m nage libre.
Football :
Georges Lech : 35 sélections en équipe de France.
Rugby :
Jean Gachassin : 32 sélections en équipe de France, vainqueur de 3 Tournois de 5 nations, dont en 1968
le Grand Chelem, le seul à avoir été sélectionné à 4 postes différents, champion de France en 1968.
Walter Spanghero : 51 sélections en équipe de France, vainqueur de 3 Tournois des 5 nations.
Athlétisme :
Hervé D’Encausse : recordman d’Europe de saut à la perche, 3 fois champions de France, 3 ème aux championnats d’Europe, 7 ème aux Jeux olympiques en 1968.
Robert René Poirier : 5 fois champion de France du 400 m haies, médaillé de bronze aux Championnat d’Europe à Budapest en 1966, recordman de France de 400 m haies, 3 ème aux championnats d’Europe de Budapest en 1968.
Bernard Laidebeur : Champion de France sur 100 m, 3 ème avec l’Equipe de France du relais 4 x 100 m
aux JO de Tokyo en 1964.
L’effectif présent sur le site du Hameau de Pau reste modeste en comparaison des 20 000 athlètes qui sont passés par le Bataillon de Joinville à Fontainebleau à partir de 1966, bataillon nommé l ’ « Armée des Champions » ayant obtenu au total 45 médailles olympiques, 312 titres mondiaux civils et militaires,
952 titres nationaux et internationaux lors des compétitions nationales et internationales.
Toujours est-il que la présence de tous ces joinvillais au cours de « l’ épisode palois » de deux ans aura marqué l’histoire de notre région et restera à tout jamais gravée dans la mémoire collective.
6 juin 1966
« Joinville Pau Le Hameau », ferme définitivement des portes.
Pierre Messmer, Ministre des Armées françaises pour des raisons économiques décide de regrouper à Fontainebleau dans le camp ultra moderne que l’Armée américaine vient de quitter l’ensemble des établissements militaires à vocation sportive à savoir : Joinville, Pau, Antibes, Saint-Mandrier, Montauban, Bordeaux et les parachutistes de Pau.
Ernest Morin chargé entre autres de la préparation matérielle des athlètes de haut niveau participant aux jeux Olympiques de Tokyo en 1964, entré sur le site de Pau en 1961 puis affecté au Groupement sportif inter Armées de Pau (Bataillon de Joinville) a assisté à la dissolution du G.S.I.A pour cause de regroupement à Fontainebleau. Il remit à cet effet les clefs des bâtiments et du Stade à l’Etat Major de la 11 ème D.L.I. Ernest Morin quitta définitivement le Camp du Hameau en même temps que l’Armée.
Délaissé quelque temps, le stade du hameau fait l’objet de travaux au début des années 80. C’est à ce moment-là qu’à l’initiative du Comité d’Aquitaine des Joinvillais il est baptisé « stade colonel de Fornel ».
En 1983, le complexe du stade est cédé pour le franc symbolique à la Ville de Pau. C’est alors que d’importants travaux furent réalisés : suppression de la piste d’athlétisme, éclairage du terrain et réagencement des tribunes permettant de jouer la finale du Challenge Yves du Manoir saison 1990-1991.
La Section paloise y disputera également ses rencontres de rugby en journée mais aussi en nocturne sachant qu’à partir de cette date le siège social se situera avec les bureaux administratifs sous les tribunes du stade. Afin de se mettre en règle, de nombreuses améliorations seront apportées au cours des années 2000 pour aboutir en 2017 à un stade moderne entièrement refaçonné et aux normes où évolue depuis la Section paloise rugby pro en top 14.
Les monuments qui rappellent la présence de Joinville à Pau
Les anciens du Hameau ont eu à coeur de continuer à faire vivre la mémoire de ces lieux. Certains se sont rassemblés en Amicale des Anciens de l’ENEPM et beaucoup ont rejoint l’Amicale des Anciens de Joinville devenue en 1976 Association Nationale des Anciens de Joinville.
1978
Le Comité d’Aquitaine de l’Association Nationale des Joinvillais est créé et s’efforce de mettre en valeur le site du Hameau.
1980
Après 30 ans d’existence de ce stade, l’Association nationale des Joinvillais avait pris la décision de tenir son Congrès à Pau et de se rendre en pèlerinage au Hameau pour enfin donner un nom à ces installations.
Cette cérémonie était subordonnée à l’approbation de l’autorité militaire. Le général Fayette commandant de la place, directeur de l’ETAP et ancien élève de l’ENEPM appuyait sans réserve la demande fédérale.
Le baptême eut lieu le 9 mars 1980 en présence de Pierre Sallenave Sénateur des Basses-Pyrénées.
Le commandant Stéphan retraça la carrière du colonel de Fornel et refit l’historique du Hameau.
C’est le général Pottier qui dévoila la grande plaque de marbre portant officiellement l’inscription :
« Stade colonel de Fornel ».
1988
Tandis que l’Association nationale des Joinvillais change d’appellation pour devenir Fédération Nationale des Joinvillais, une stèle en forme du pic du midi d’Ossau, montagne phare de l’Aquitaine, portant les noms et dates d’occupation de toutes les entités ayant occupé les installations est érigée et inaugurée dans le camp Pissard-Santarelli.
1991
La plaque « colonel de Fornel » démontée à l’occasion de travaux sur le stade en 1990 est réinstallée sur le mur d’enceinte à proximité des guichets.
2009
La Fédération nationale de Joinvillais a bien voulu, en accord avec la ville de Pau commémorer le soixantième anniversaire de l’inauguration du stade le 9 octobre 1949. A cette occasion, la stèle répertoriant les unités et la plaque du baptême du stade au nom du colonel de Fornel ont été regroupées en un monument surmonté d’une plaque de marbre blanc portant la mention « JOINVILLE A PAU ».
Ce monument lieu de recueillement, même s’il est mal situé à l’intérieur de l’enceinte du stade témoigne de la présence efficiente de Joinville à Pau.