Sur le plan international et national.
La naissance de l'athlétisme


Athlétisme vient du mot grec « Athlos » signifiant combat. Il s’agit de l’art de dépasser la performance de l’adversaire en vitesse, en endurance, en distance ou en hauteur. Courir, sauter, lancer, quoi de plus naturel, quoi de plus sportif ! N’est-ce-pas dans ces trois activités humaines que l’athlétisme a trouvé l’essence même de son origine ?
Et cela, dès l’Antiquité, plus particulièrement en Grèce, lors de l’organisation des premiers Jeux Olympiques, en 776 avant notre ère.
A cet effet, au même titre que la lutte ou les courses de chars, l’athlétisme joua un rôle primordial dans le déroulement de cette manifestation qui perdurera, dans sa version ancienne, jusqu’en l’an 393. Toutefois, en cette période lointaine et contrairement aux idées reçues, il est à noter que le
« Marathon » n’était pas encore inscrit aux programmes des Jeux. En effet, les coureurs de cette époque, athlètes aux mensurations répondant aux canons de beauté de la culture grecque, n’étaient pas adaptés aux efforts exigés par les épreuves de grand fond. En la circonstance, ils se contentaient, si je puis dire, à l’image des décathloniens actuels, de participer à un 1500 mètres.
Pour revenir au Marathon, sa légende est née, à la suite de la bataille qui, en 490 avant JC, avait opposé les Grecs et les Perses, dans la plaine de Marathon, justement, et située à une quarantaine de kilomètres au nord d’Athènes. Au terme de cet affrontement, il aurait été demandé à Phidippides, frêle messager, de rallier Athènes pour informer de la victoire des Hellènes sur leurs envahisseurs. Une mission qu’il aurait mené à bien, avant de s’effondrer mortellement.
Une histoire qui inspira le Baron Pierre de Coubertin dans sa volonté de réhabiliter les jeux dans leurs formules modernes, plus particulièrement son collaborateur, Michel Bréal qui, à l’occasion de cette rénovation, imposa et concrétisa cette idée. Ainsi, pour cette première édition, à Athènes, en 1896, la course du Marathon se déroula sur la distance de 38 kilomètres très exactement.
A ce propos, on peut préciser qu’ils n’étaient que 17 valeureux coureurs à prendre le départ, dont 13 de nationalité grecque. Lors de cette épreuve, le Français Albin Lemusiaux occupa la tête jusqu’au 32ème kilomètre, avant de s’effondrer et d’abandonner. Au final, le local Louis Spyridon, âgé de 23 ans, remporta le titre dans le temps de 2h 58’50’’ et devint un véritable héros national.
Les Anglais, précurseurs de la course à pied...
En matière de courses à pied et plus particulièrement en cross-country, les britanniques furent les premiers à mettre en place des compétitions. Ainsi, dès le XIX siècle, dans les collèges ou les universités, on se lance des défis sportifs et en 1867, est organisé à Wimbledon, un championnat officiel de cross-country entre les principaux établissements scolaires anglais. Il s’agirait là de la première épreuve répertoriée.
En conséquence, pour la jeunesse des classes privilégiées d’Outre-Manche, il devint coutumier de courir, mais aussi de sauter des obstacles, au printemps ou à l’été sur une piste autour d’un stade, mais également à l’automne ou à l’hiver sur des sentiers forestiers et dans les sous-bois. Des épreuves qui, pour les plus longues, ne pouvaient toutefois excéder la distance des trois miles (aux alentours des cinq kilomètres).
Il faudra attendre l’année 1903, pour voir se mettre en place le « Cross des Nations », organisé par « l’Union internationale de cross-country » et dans lequel, à son origine, seuls les quatre pays du Royaume-Uni : l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Irlande, étaient autorisés à participer. Quant à la France, elle devra attendre l’année 1907 pour pouvoir entrer dans cette compétition. A cet effet et même si la suprématie anglaise fut souvent sans partage, elle cessa avec l’émergence du Français, Jean Bouin qui s’imposa à trois reprises.
L’athlétisme en France, au tout début…
En France, « l’Union des Sociétés de course à pied » (ancêtre de la FFA) vit le jour en 1887, avant de s’appeler, deux ans plus tard, « l’Union des Sociétés des sports athlétiques ». Cette instance était chargée de coordonner l’organisation des compétitions sur le territoire national. En parallèle, apparaissent aussi les premiers clubs, comme le « Racing Club de France », réunissant les élèves des Lycées Monge, Rollin et Condorcet, ou « le Stade Français », accueillant ceux du lycée Saint-Louis. La première réunion d’athlétisme connue se tint à Paris et se déroula sur la pelouse du pré de la « Croix Catalan ». Elle avait regroupé des athlètes anglais, belges et français et au programme, seules les courses de 100, 400 et 1500 mètres avaient été retenues. Il faudra attendre l’année 1892, pour voir s’ajouter des concours de sauts et de lancers.
En 1920, la Fédération Française d’Athlétisme prend le relais et regroupe alors 800 sociétés (clubs). C’est à l’instigation de Charles Lagarde, président omnisports de la Section Paloise, mais aussi ancien discobole qui représenta la France en 1908 et 1912 aux Jeux Olympiques de Londres et Stockholm, qu’une section directement affiliée à la FFA voit officiellement le jour à la Section Paloise.